Actualité de la guerre d’Algérie – Affaire Audin : le témoignage qui relance l’exigence de vérité

 

 

Une conférence de presse a lieu ce mercredi à l’Assemblée pour réclamer la reconnaissance du crime d’État.

«  Je crois que c’est moi qui ai enterré le corps de Maurice Audin. » Jacques Jubier (1) a la voix un peu tremblante. Il hésite, regarde autour de lui. Mais il veut témoigner. Comme près de deux millions d’appelés, il avait préféré oublier, se taire « pour protéger (sa) famille ». Et puis, le temps a fait son œuvre. Et la peur de « représailles » de la Grande Muette s’est dissipée. C’est l’entretien publié dans nos colonnes, le 28 janvier, avec le mathématicien Cédric Villani qui l’a convaincu. Si un député de la majorité est déterminé à faire reconnaître la responsabilité de l’État français dans l’assassinat, en juin 1957, du jeune mathématicien communiste Maurice Audin, c’est que les langues peuvent commencer à se délier… Et l’exigence d’une reconnaissance de ce crime d’État, bientôt aboutir. Avec « l’affaire » Maurice Audin, c’est la pratique généralisée de la torture pendant la guerre d’Algérie qui refait surface. Une sauvagerie institutionnalisée, dont le refoulement a rongé comme une gangrène la société française. Mais les mécanismes de fabrication de l’oubli finissent toujours par céder. Ce nouveau témoignage en est la preuve.

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Actualité de la guerre d’Algérie

8 février 2018, anniversaire du massacre au métro Charonne

 

 

Au début de l ‘année 1962, l’OAS multiplie les attentats terroristes dans Paris. Le 7 février une vague d’explosions vise les domiciles de Roger Pinto et de Georges Vedel, professeurs de droit, Serge Bromberger, journaliste au Figaro, Vladimir Pozner, écrivain et journaliste, le sénateur communiste Raymond Guyot, et André Malraux, ministre du général de Gaulle. Plusieurs blessés graves sont à déplorer notamment la petite Delphine Renard qui a ému la France entière.

Le 8 février un collectif de syndicats et associations (CGT, CFTC, UNEF, SGEN, FEN et SNI), de partis politiques (PCF, JC, PSU) ainsi que le Mouvement pour la Paix, considérant que « la preuve est faite que les antifascistes ne peuvent compter que sur leurs forces, sur leur union , sur leur action » appelle à manifester contre la violence de l’OAS.

Malgré l’interdiction de la manifestation par le préfet de police de Paris, Maurice Papon, les cortèges se forment vers 18 h. Au niveau du 200 boulevard Voltaire, la police charge violemment. Les manifestants tentent de s’enfuir en direction de la station de Métro Charonne. Les policiers jettent des grilles d’arbres et d’aération de métro contre les manifestants réfugiés dans l’accès du Métro. Le bilan est lourd 9 morts :

– Jean Pierre Bernard 30 ans dessinateur

– Fanny Dewerpe 31 ans, secrétaire

– Daniel Fery 15 ans, apprenti

– Anne Claude Godeau 24 ans, employé PTT

– Edouard Lemarchand 41 ans, menuisier

– Suzanne Martorell 36 ans, employée à l’Humanité

– Hippolyte Rina 58 ans, maçon

– Maurice Pochard 48 ans meurt des suites de ses blessures 3 mois plus tard

– Raymond Wintegens 44 ans, typographe

Des centaines de blessés sont aussi à déplorer.

Ce jour là Maurice Papon a manqué gravement aux valeurs de la République qu’il était censé garantir.

Le massacre de Charonne est la preuve que la confiance que nous devons avoir dans nos forces de l’ordre tient à l’application stricte et permanente de l’article 12 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen : «  La garantie des droits de l’Homme et du Citoyen nécessite une force publique, cette force est donc instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée »

La population française est largement choquée par ce déchaînement de répression et de violence : plusieurs centaines de milliers de personnes assistèrent aux funérailles des victimes le 13 février au cimetière du Père Lachaise.

 

Rendez-vous commémoratifs :

8 février 2018
Rdv 11h30 métro Charonne
Rdv 13h00 cimetière du Père Lachaise

 

Actualité de l’E.N.G.A.

Communiqué du 6 février 2018

 

Le Conseil Scientifique de l’Espace National Guerre d’Algérie s’est réuni le lundi 5 février 2018 au siège du service départemental de l’ONACVG de Paris.

Il a d’abord fait le bilan du colloque inaugural organisé à l’Hôtel de Ville de Paris le mercredi 20 décembre 2017, en présence d’un diplomate de l’ambassade d’Algérie, de plusieurs responsables d’associations du Monde Combattant et d’étudiants et lycéens intéressés par ce conflit.

Il a permis à un public nombreux et varié, représentatif de toutes les parties concernées, d’échanger sur différents aspects de la guerre d’Algérie à l’issue de plusieurs interventions de comédiens, de chercheurs et d’historiens, parmi lesquels on a pu noter la présence de Benjamin Stora.

Le Conseil constate que cet évènement correspondait parfaitement au but que s’est fixé l’association, à savoir la libre expression de toutes les mémoires de la guerre d’Algérie, sans exception.

En raison du plein succès de cette première assemblée, il a décidé d’affiner l’organisation interne de l’Espace et d’élaborer un programme de manifestations pour l’année en cours, afin de souligner les dates d’évènements qui ont eu une incidence marquante sur le déroulement du conflit, tant en France qu’en Algérie.

Jean-Louis Cerceau, Responsable relations publiques

 

Actualité de l’E.N.G.A.

Retour sur le colloque inaugural 20 12 2017

 

Le mercredi 20 décembre 2017, l’auditorium de l’Hôtel de Ville de Paris a reçu le colloque inaugural de l’Espace National Guerre d’Algérie – ENGA.

L’’ENGA, qui se veut indépendant de toute autre structure associative, a pour vocation d’être un lieu de réflexion et d’échanges rassemblant les différentes mémoires de la guerre d’Algérie.

En la circonstance, il a eu l’occasion de réunir un public d’origines très variées, combattants des deux camps, historiens, chercheurs, enseignants, comédiens, étudiants et lycéens avec, en perspective, la recherche et la transmission d’une histoire aussi objective que possible.

C’est ainsi qu’on pouvait noter la présence de Benjamin STORA, Tramor QUEMENEUR, Raphaëlle BRANCHE Historiens, Jean-Philippe OULD AOUDIA, Président de l’Association des Amis de Max Marchand et Mouloud FERAOUN, Serge BARCELLINI, Président Général du Souvenir Français et notamment celles de Messieurs Saïd MOUSSI et Ferhat BENGAHLA, représentant l’Ambassade d’Algérie à Paris, qui avaient bien voulu accepter l’invitation et participer activement aux débats qui ont suivi les exposés proposés sur différents thèmes.

D’autres réunions sont programmées pour poursuivre et compléter ces premiers travaux qui constituent une grande première dans la recherche de la vérité historique de ce conflit.

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Actualité de la guerre d’Algérie

Disparition de Gilbert Meynier, « passeur » de l’histoire algérienne

 

AFP PHOTO / Boyan Topaloff

Peu médiatisé, l’historien laisse derrière lui une impressionnante œuvre sur l’Algérie, un pays auquel il a consacré plus de quarante ans de recherches.
Malgré la fatigue, il avait tenu à être présent à Vaulx-en-Velin, en octobre, pour la journée d’hommage aux Algériens tués le 17 octobre 1961 à Paris lors d’une manifestation réprimée par la police française. L’historien Gilbert Meynier est mort, mercredi 13 décembre, à l’âge de 75 ans. Il laisse derrière lui une impressionnante œuvre sur l’histoire de l’Algérie, à laquelle il a consacré plus de quarante ans de recherches.

Né en 1942 à Lyon, père de trois enfants – Hélène, Pierre-Antoine et Jean-Luc –, marié à la militante des droits de l’homme Pierrette Meynier, il était professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université Nancy-II depuis 2002. L’historien Benjamin Stora a été l’un des premiers à annoncer son décès sur les réseaux sociaux et à lui rendre hommage. « Un très grand historien de l’Algérie contemporaine », « un homme érudit, méticuleux », salue-t-il. « Un humaniste dont la vie se confond avec l’histoire de l’Algérie », pour son ami et universitaire algérien Tahar Khalfoune.

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