8 février 2018, anniversaire du massacre au métro Charonne
Au début de l ‘année 1962, l’OAS multiplie les attentats terroristes dans Paris. Le 7 février une vague d’explosions vise les domiciles de Roger Pinto et de Georges Vedel, professeurs de droit, Serge Bromberger, journaliste au Figaro, Vladimir Pozner, écrivain et journaliste, le sénateur communiste Raymond Guyot, et André Malraux, ministre du général de Gaulle. Plusieurs blessés graves sont à déplorer notamment la petite Delphine Renard qui a ému la France entière.
Le 8 février un collectif de syndicats et associations (CGT, CFTC, UNEF, SGEN, FEN et SNI), de partis politiques (PCF, JC, PSU) ainsi que le Mouvement pour la Paix, considérant que « la preuve est faite que les antifascistes ne peuvent compter que sur leurs forces, sur leur union , sur leur action » appelle à manifester contre la violence de l’OAS.
Malgré l’interdiction de la manifestation par le préfet de police de Paris, Maurice Papon, les cortèges se forment vers 18 h. Au niveau du 200 boulevard Voltaire, la police charge violemment. Les manifestants tentent de s’enfuir en direction de la station de Métro Charonne. Les policiers jettent des grilles d’arbres et d’aération de métro contre les manifestants réfugiés dans l’accès du Métro. Le bilan est lourd 9 morts :
– Jean Pierre Bernard 30 ans dessinateur
– Fanny Dewerpe 31 ans, secrétaire
– Daniel Fery 15 ans, apprenti
– Anne Claude Godeau 24 ans, employé PTT
– Edouard Lemarchand 41 ans, menuisier
– Suzanne Martorell 36 ans, employée à l’Humanité
– Hippolyte Rina 58 ans, maçon
– Maurice Pochard 48 ans meurt des suites de ses blessures 3 mois plus tard
– Raymond Wintegens 44 ans, typographe
Des centaines de blessés sont aussi à déplorer.
Ce jour là Maurice Papon a manqué gravement aux valeurs de la République qu’il était censé garantir.
Le massacre de Charonne est la preuve que la confiance que nous devons avoir dans nos forces de l’ordre tient à l’application stricte et permanente de l’article 12 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen : « La garantie des droits de l’Homme et du Citoyen nécessite une force publique, cette force est donc instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée »
La population française est largement choquée par ce déchaînement de répression et de violence : plusieurs centaines de milliers de personnes assistèrent aux funérailles des victimes le 13 février au cimetière du Père Lachaise.
Rendez-vous commémoratifs :
8 février 2018
Rdv 11h30 métro Charonne
Rdv 13h00 cimetière du Père Lachaise