Samedi 17 mars au Salon du Livre de Paris de 15h à 17h sur le stand des éditions Bleu Autour (stand F 67) :
Dédicace du livre collectif « A l’école en Algérie – des années 1930 à l’indépendance » avec notamment Leïla Sebbar, Maïssa Bey, Yahia Belaskri, Jacques Frémeaux, Danielle Michel-Chiche, Areski Metref….
À travers ce livre, cinquante écrivains et intellectuels livrent un récit personnel de leur scolarité dans le système éducatif français. L’ouvrage montre que l’école de l’Algérie française coloniale fut un espace de normativité mais aussi un lieu d’ouverture à l’autre dans lequel les enseignants ont joué le rôle de passeur.
Un petit extrait de la contribution de Fatima Besnaci :
« A la rentrée de septembre 1960, j’empruntais pour la première fois le chemin de l’école, pour le plus grand bonheur de ma mère, consciente que s’offrait là une chance à son aînée…/…
Mon premier jour de classe a été un véritable événement familial. L’heure qui précédait mon départ eut une agitation de ruche. Tandis que ma mère tentait de démêler ma tignasse frisée tout en surveillant le petit déjeuner de mes trois petites sœurs…/…
Le trajet pour s’y rendre était des plus agréables. Cela commençait à l’entrée de notre maison, avec l’allée d’eucalyptus dont les feuilles chantaient, agitées par le vent marin. Puis, on passait devant le kiosque à musique au centre de la place principale, où les belles robes des roumias virevoltaient les jours de fête. Mais le plus joyeux sur ce trajet, c’était la complicité que j’éprouvais avec une bande de camarades, faite de fous rires, disputes, réconciliations inoubliables. C’est aussi avec ces camarades que je partageais les lectures à haute voix, les récitations, l’apprentissage des tables de multiplication, des leçons de morale, les jeux de récréation, comme les coups de règle sur les doigts sanctionnant une indiscipline. Je repense souvent à ce chemin que je parcourais, insouciante, alors que mon pays était en guerre…/… »